Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, II.djvu/482

Cette page a été validée par deux contributeurs.
472
LES MILLE ET UNE NUITS,

CXLIIe NUIT.

La sultane ayant été réveillée par sa sœur Dinarzade, adressa la parole au sultan : « Sire, dit-elle, le marchand continua de cette sorte le récit qu’il avoit commencé : »

» La dame s’assit dans ma boutique, et remarquant qu’il n’y avoit personne que l’eunuque et moi dans tout le bezestein, elle se découvrit le visage pour prendre l’air. Je n’ai jamais rien vu de si beau : la voir et l’aimer passionnément, ce fut la même chose pour moi ; j’eus toujours les yeux attachés sur elle. Il me parut que mon attention ne lui étoit pas désagréable, car elle me donna tout le temps de la regarder à mon aise ; et elle ne se couvrit le visage que lorsque la crainte d’être aperçue, l’y obligea.

» Après qu’elle se fut remise dans