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CONTES ARABES.

LIIe NUIT.

La sultane, éveillée, prit aussitôt la parole, et poursuivit ainsi l’histoire du second Calender :

» Madame, dit le Calender à Zobéïde, le sultan laissa la princesse Dame de beauté achever le récit de son combat ; et quand elle l’eut fini, il lui dit d’un ton qui marquoit la vive douleur dont il étoit pénétré : « Ma fille, vous voyez en quel état est votre père. Hélas ! je m’étonne que je sois encore en vie. L’eunuque votre gouverneur est mort, et le prince que vous venez de délivrer de son enchantement, a perdu un œil. » Il n’en put dire davantage : les larmes, les soupirs et les sanglots lui coupèrent la parole. Nous fûmes extrêmement touchés de son affliction, sa fille et moi, et nous pleu-