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LES MILLE ET UNE NUITS,

IIe NUIT.

Sire, quand le marchand vit que le génie lui alloit trancher la tête, il fit un grand cri, et lui dit : « Arrêtez ; encore un mot, de grâce ; ayez la bonté de m’accorder un délai : donnez-moi le temps d’aller dire adieu à ma femme et à mes enfans, et de leur partager mes biens par un testament que je n’ai pas encore fait, afin qu’ils n’aient point de procès après ma mort ; cela étant fini, je reviendrai aussitôt dans ce même lieu me soumettre à tout ce qu’il vous plaira d’ordonner de moi. » « Mais, dit le génie, si je t’accorde le délai que tu demandes, j’ai peur que tu ne reviennes pas. » « Si vous voulez croire à mon serment, répondit le marchand, je jure par le