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Voulant vous détruire en un jour,
Petits blondins, faibles espèces,
Que Vénus batte le tambour
Et lève un régiment d’ogresses ;
Pour vous faire de belles peurs
Je commanderai les sapeurs.

Je suis, morbleu, etc.

Malgré mes appétits gloutons,
Jamais de jour qu’il ne me vienne
Des barbes de tous les cantons
Pour se mesurer à la mienne.
Barbes de prêtre, de robin,
Barbes de Turc et de rabbin.

Je suis, morbleu, etc.

Mais, quoi qu’on fasse, je pâtis,
Et tout m’est bon lorsque je souffre.
Deux mille amants grands et petits
N’ont encor pu combler ce gouffre.
Bien d’autres, non moins échauffés,
De ma barbe mourront coiffés.

Je suis, morbleu, etc.

J’avalerais, sans les mâcher,
En un jour, deux abbés, trois carmes,
Les six gros garçons du boucher,
Huit portefaix et dix gendarmes ;
Quand tout un bataillon viendrait,
Par ma barbe ! il y passerait.