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IV. PllSTII.LO.N. 287

Rt’rulit nu lioiiMiicd’iiff’aiics. csl parviiiii. avuc l’aide d’uiiciliscipliiif hmlc riiililairi’. .1 établir les cliuses Mir le |iied où elles soiil aujoiiid’liui. Aussi voyez i(iielie ar(ivilé et |i(ii]iiaiil i|U(l ordre |iarriii ces lioiiinies : les uns eliarrienl le foin, lesaiili’es vanneiil l’avoine, relui ri mouille le son, celui-là pnrli’ la |iaille : Ions Iravaillrnl . el les clievanx, par des liennisseinenls répélés. ltMnoij ;nenl à l’envi le désii- de receoir la ralion i|ui leni’ esl drsiinéf. Pénétrons dans l’inlérieiu’ des écni’ies, assez l.n’( !;’s pour laisser nn lilire passajie entre une doulde rangée de elievanK normands parmi lesquels il esl facile de reeonnatlre ceux de ruU-e à leur jamhes fines , au feu qui s’échappe de leurs naseaux , U^s /jortettis el les soin- verges à leur taille plus élevée, à leurs formes carrées el vigoureuses. Ildlcliers, mangeoires, coffres â (noine, coussinets destinés à recevoir les selles. </(rt ;i(/f/icre auxquels se suspendent les harnais, comme tout y esl propre et bien tenu ! Une liiière fraîche allend les chevaux en course, dont les barres mobiles indi <)uent la place ; à l’exlrémilé la plus reculée , des slalles fixes séparent ceux (|u’uiie, maladie récenle ou légère niel moinenlanémenl hors de service. Des seaux, des lanternes fermantes, seul niode d’éclairage permis par la prudence, deux grandes boites sans couvercle appendues aux Iraverses supérieures et appuyées conire les murs , eomplèleni l’ameiibleinenl des écuries. Pomiieusemenl décorées du nom de soupentes, el placées à une dislance convenable l’une de l’aulre, ces caisses, anxfpielles ou ne parvient qu’à l’aide d’une échelle mobile, contiennent chacune ini nialilas à l’usage des postillons de garde la nuit. C’est là ce (|u’ils appellent leur chambre à coucher. Après le repas vient la conduite à l’abreuvoir.

Un seul homme suffit pour mener attachés l’un à l’autre les quatre, cinq, quelquefois même six clievanx dont se compose son équipage. Monté à poil sur l’un d’eux, n’ayant d’autre frein que son licol, il en demeure pourtant parfailement mattre, et il csl fort rare qu’un accident fâcheux vienne interrompre les exercices de voltige auxqur ?ls il se livre souvent dans l’eau , aux applaudissements prolongés des villageoises accroupies au lavoir, et au grand ébahissement des mou/arrfi, espoir de la commune.

Kieu ne |unil donner une idée de l’union inlline ipii existe entre ini bon l’ostillon et les chevaux qui lui sont confiés. Ils se parlent , ils s’entendent, ils se comprennenl. Un mot, un geste, un nom , — car chacun d’eux a le sien, — ini coup de sifflet, le moindre signe, suffit pour que l’ordre donné soit immédiatement exécuté. On a


des postillons quitter un relais parce qu’on leur avait enlevé un animal faori, des animaux qui, privés de leur conducteur ordinaire, se sont laissé mourir niisérnblement, ne voulant recevoir de nourriinr.’ d’aucune main étrangère. Bientôt les chevaux rentrent de l’abreuvoir : après avoir été légèrement lioucliounés, tous, par un instinct infaillible, reprennent d’eux-mêmes leurs places accoulimiées. Les longes sont attachées, les postillons libres, une scène nouvelle se préjiare dans la cour. Quelques explications aideront à son intelligence. Ku outre des lois auxipielles ils sont soumis, les postillons , ainsi que la plupart des coriis d’état nu de mé :ier existants, reconnaissent des coutumes dont l’usage seul perpétue chez eux les Iradilions. tir ce nombre sont, axant ton’, le bapièmc c la