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mettions à apporter ici la ferme intention de la faire? Laissons là tout le passé, mettons-nous seulement à l’œuvre. Fiez-vous à moi, et vous verrez.



CHAPITRE XX




Contre les Epicuriens et les Académiciens.

Ceux-mêmes qui prétendent qu’il n’y a ni vérité ui évidence, se servent forcément de l’une et de l’autre. Et l’on peut même presque voir la preuve la plus forte de la réalité de l’évidence, dans cette nécessité de s’en servir, où se trouvent ceux-mêmes qui la nient. Par exemple, pour combattre cette proposition, qu’il y a des vérités générales, il faut évidemment poser l’affirmation contraire: « Il n’y a pas de vérité générale. » Mais, esclave, celle-la même n’est pas vraie! Car, à quoi revient-elle, si ce n’est à dire que toute proposition générale est fausse? De même si quelqu’un venait me dire: « Sache qu’on ne peut rien savoir, et que tout est incertain; » ou bien un autre: « Fie-toi à moi, et tu t’en trouveras bien: on ne peut se’ fier à personne; » ou bien un autre encore: « Homme, apprends de moi qu’on ne peut rien apprendre; je te le dis, et je te le montrerai, si tu veux. » Or en quoi diffèrent de ces gens-là ceux