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quand tu te trouves dans une situation analogue, dis « je ne jouerai plus ; » et va-t’en. Mais si tu restes, ne te plains pas.


CHAPITRE XXV




Sur le même sujet.

Si tout cela est vrai, si nous ne sommes pas des vantards et des comédiens quand nous disons que le bien et le mal de l’homme sont dans ses façons de juger et de vouloir, et que le reste est pour nous sans intérêt, qu’est-ce qui peut nous troubler et nous effrayer encore ? Personne n’a de pouvoir sur les choses auxquelles nous attachons de l’importance ; et celles sur lesquelles les autres hommes ont quelque pouvoir, nous ne nous en soucions pas. Quels ennuis pouvons-nous donc avoir ? — « Prescris-moi ce que je dois faire, » dis-tu. — Pourquoi te le prescrirai-je ? Jupiter ne l’a-t-il pas fait ? Ce qu’il t’a donné pour être à toi n’est-il pas affranchi de toute entrave et de toute contrainte, tandis que ce qui n’est pas à toi est exposé aux entraves et à la contrainte ? Et quel ordre, quel commandement as-tu reçu de lui, quand tu es venu de là-bas ici ? « Sauvegarde par tout moyen ce qui est à toi ; ne convoite pas ce qui ne t’appartient pas. La probité est tienne ; le respect de toi-même est tien.