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le poème grœnlandais sur atle.

à tous deux. Depuis longtemps j’ai le dessein de vous protéger contre la vieillesse.

78. « Sacrifie tes enfants comme tu l’entendras, personne ne s’y opposera. Si tu réfléchissais à notre âge, encore si tendre, nous en serions plus heureux. » Elle leur coupa la tête à tous deux.

79. Atle demanda en quel lieu ses fils étaient allés jouer, qu’il ne les voyait pas.

gudrun.

80. Je vais traverser la salle pour te répondre. La fille de Grimhild ne doit pas cacher la vérité, et tu seras peu joyeux en l’apprenant, Atle. Tu as réveillé beaucoup de haine en tuant mes frères.

81. J’ai peu dormi depuis qu’ils ont succombé ; j’avais intercédé vivement en leur faveur ; maintenant je te donne un souvenir. Tu m’as annoncé, ce matin, une nouvelle dont je me rappelle parfaitement, et, ce soir, tu en apprendras une pareille de moi.

82. Tu as perdu les fils engendrés par ton âge mûr ; tu as vu leur crâne transformé en coupe ; j’ai mélangé ton breuvage, et l’ai teint avec leur sang.

83. J’ai pris aussi leurs cœurs et les ai fait rôtir à la broche ; puis je te les ai servis en disant que c’étaient des cœurs de veaux. Tu n’as point ménagé ce mets ; tout a été mâché, parfaitement mâché par tes dents molaires.

84. Tu connais maintenant le sort de tes enfants ;