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le poème grœnlandais sur atle.

56. Peux-tu parler ainsi, Atle, toi qui fus le premier à nous donner ces funestes exemples ? Tu as pris et assassiné ma mère pour t’emparer de ses trésors ; tu as fait mourir la fille de ma sœur. Tu me sembles ridicule en énumérant tes chagrins ; je rends grâce aux dieux de ce qu’il t’arrive du mal.

atle.

57. Jarls ! augmentez, je vous y engage, la grande douleur de cette femme orgueilleuse, j’en serai le spectateur. Frappez de manière à faire gémir Gudrun, je verrai ses afflictions avec plaisir.

58. Prenez Hœgne, ouvrez-lui le corps avec un couteau, tirez-en le cœur : hâtez-vous. Attachez le cruel Gunnar au gibet, serrez le nœud avec vigueur, et invitez les serpents à ce festin. » —

hœgne chanta.

59. Fais ce que tu voudras, ma gaieté n’en sera point altérée ; tu me trouveras intrépide. Autrefois j’ai été plus heureux ; vous éprouviez de la résistance quand j’étais intact ; maintenant je suis tellement couvert de blessures, que tu es le maître d’agir à ta guise.

60. Beiti, le serviteur d’Atle, dit : « Prenons Hjalle et ménageons Hœgne ; cet esclave nous donnera moitié moins de peine ; il mérite la mort ; sa vie est trop longue et sera toujours appelée misérable. »