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la vengeance de gudrun.

nant, prince, tu posséderas avec joie, près de Gudrun, les armes des guerriers qui sont descendus vers Niflhem. »

38. Les coupes d’Atle, pleines de vin, soupirèrent lorsque les Huns se réunirent dans la salle.

39. Atle, l’homme barbu et au visage sombre, entra. Alors une femme monstrueuse vint apporter l’hydromel aux guerriers ; elle choisissait les mets les plus friands placés devant les hommes qui pâlissent difficilement ; mais elle dit à Atle l’action infâme qu’elle avait faite.

40. « Chef des glaives, tu as mâché le cœur sanglant de tes fils assaisonné avec le miel. Je l’ai dit, que tu pourrais, homme courageux, manger dans un festin de la chair humaine tuée sur le champ de bataille.

41. « Tu n’appelleras plus sur tes genoux Erp et Eitil, ta joie à l’heure où tu te livrais à la boisson. Tu ne les verras plus de ton trône mettre des manches aux javelots, couper la crinière des chevaux ou dompter les poulains. »

42. Une rumeur s’éleva des bancs, un chant singulier se fit entendre parmi les guerriers ; les enfants des Huns pleurèrent, mais non Gudrun ; car elle ne pleura jamais ses frères durs comme l’ours, ni les fils jeunes et inexpérimentés qu’elle avait eus d’Atle.

43. La blanche Gudrun sema l’or ; elle para les hommes de sa maison avec des anneaux rouges. Elle laissa croître sa détermination et courir le métal : jamais cette femme n’augmenta le trésor.