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second poème sur brynhild.

roles, et dirent unanimement : « Il y a déjà assez de morts, nous voulons vivre encore, remplir l’office de suivantes dans les salles, et faire ce qui nous plaît. »

48. Celle qui était parée, enveloppée dans le lin, et encore jeune d’années, chanta : « Je ne veux pas que personne abandonne la vie avec mécontentement ou par contrainte à cause de moi.

49. « Cependant, que des trésors lointains brûlent avec vos os, mais non pas l’or de la femme parée de colliers, quand vous trépasserez pour venir me visiter.

50. « Assieds-toi, Gunnar ; n’ayant plus l’espoir de vivre, je te parlerai d’une belle fiancée. Votre navire ne se perdra pas entièrement, parce que j’aurai renoncé à la vie.

51. « Vous vous réconcilierez avec Gudrun plus tôt que tu ne le penses. Quoique mariée avec le roi, cette femme sage nourrira le souvenir de Sigurd ; une fille naîtra d’elle ; Svanhild sera plus blanche que le jour serein et les rayons du soleil.

52. « Tu donneras à Gudrun un bon archer, cause de malheurs pour grand nombre de guerriers. Gudrun ne sera pas mariée heureusement ; mon frère Atle, le fils de Budle, la possédera.

53. « Il est des choses dont je dois me souvenir, sur la manière dont vous m’avez trompée avec tant de