Page:Les Eddas, trad. Puget, 2e édition.djvu/383

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
369
premier poème sur gudrun.

qui t’a fait pleurer, Gudrun, et retrouver la parole ce matin. »

24. Gullrœnd, la fille de Gjuke, chanta : « Tais-toi, horreur des hommes, tu as toujours causé le malheur des héros. Un destin cruel te pousse sans cesse, amer chagrin de sept rois, et la plus grande perturbatrice du repos des femmes. »

25. Brynhild, la fille de Budle, chanta : « C’est mon frère Atle, le descendant de Budle, qui est la cause de tout ce mal.

26. « Nous avons regardé dans la forteresse des Huns, et nous y avons vu tout l’or du roi. Je me repentirai éternellement de cette expédition. »

27. Elle était debout près du pilier, qu’elle embrassait avec force ; alors les yeux de Brynhild, la fille de Budle, lancèrent des flammes. Elle écumait du venin quand ses yeux se portaient sur les blessures de Sigurd.




Gudrun s’en alla ensuite dans les bois et dans les déserts. Elle se rendit ainsi en Danemark, et y passa sept ans auprès de Thora, fille de Hakon. Brynhild ne voulut pas survivre à Sigurd ; elle fit mourir huit esclaves et cinq suivantes qui lui appartenaient, puis elle se tua avec un glaive, ainsi qu’on le voit dans le petit poëme sur Sigurd.