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le poème antique sur les vœls.

chèvres, de gravir les montagnes escarpées, ou de tenir à la main un bâton de coudrier ; ces occupations seraient plus douces pour toi que les arrêts rendus par le glaive.

helge chanta.

10. Tu agirais d’une manière plus convenable, Sinfjœtle, si, au lieu de te quereller ainsi, tu tentais la chance des combats, et si tu réjouissais les aigles. Des divisions intestines nuisent aux princes.

11. Les fils de Granmar ne me paraissent pas bons, mais un roi doit dire la vérité ; ils ont montré de la valeur dans la bruyère de Moin : les héros sont infatigables.

(Gudmund retourna chez lui, et les fils de Granmar assemblèrent une armée ; il y vint beaucoup de rois. Là se trouvaient Hœgne, le père de Sigrun, et ses fils Brage et Dag. Une grande bataille eut lieu, tous les fils de Granmar y périrent, ainsi que tous leurs chefs, excepté Dag ; il obtint la paix et prêta serment aux Vœls. Sigrun parcourut le champ de bataille et trouva Hœdbrodd prêt à expirer ; elle chanta.)

sigrun.

12. Je ne descendrai pas de la montagne de Sveva pour tomber dans tes bras, Hœdbrodd. Ta vie est terminée ; les griffes du cheval gris[1] de la géante saisissent souvent les fils de Granmar.

(Elle rencontra Helge et fut toute réjouie ; Helge chanta.)

  1. Le loup. (Tr.)