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le poème sur vœlund.

tra en longeant les murs de la haute salle ; son mari était assis près de la cour pour reposer. « Éveille-toi, Nidad, prince de Njard ! » —

29. « Je veille toujours et m’assoupis sans joie ; ma dernière pensée est la mort de mes fils ; ma tête est froide, tes conseils me glacent : je voudrais parler à Vœlund.

30. « Dis-moi, Vœlund, roi des Alfes, ce que mes fils bien portants sont devenus ? » —

31. « Tu commenceras par me faire tous les serments ; tu jureras au nom du tillac de ton navire, par le bord du bouclier, par les épaules de ton cheval et par le tranchant du glaive :

32. « De ne pas tourmenter la femme de Vœlund. Ne deviens pas le meurtrier de ma fiancée, quoique j’aie dans ces salles une femme connue de vous et un fils.

33. « Va à la forge que tu as bâtie, tu y trouveras le soufflet taché de sang. J’ai tranché la tête de tes fils et déposé leurs os dans la cuvette à rafraîchir.

34. « Les crânes qui étaient en dessous des cheveux, je les ai montés en argent et donnés à Nidad ; mais les pierres précieuses faites avec leurs yeux, je les ai envoyées à la femme rusée de ce prince.

35. « Avec les dents de tes fils j’ai fait un collier pour Bœthvild, votre fille unique à tous deux, qui est maintenant pesamment chargée d’un enfant. » —

36. « Tu ne pouvais trouver une parole qui me causât plus de douleur, ni dont j’aurais plus envie de te