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LE POÈME SUR RIG.

31. Jarl grandit au logis ; il secouait le bouclier, fabriquait des cordes d’arcs, courbait l’aune, lançait le javelot, faisait des flèches, pesait les lances, montait à cheval, excitait les chiens, tirait le glaive et s’exerçait à nager.

32. Rig, en continuant de marcher, revint dans cette maison ; Jarl apprit de lui à connaître les runes. Rig lui donna son nom, le reconnut pour son fils, l’invita à posséder la terre patrimoniale, cette antique demeure.

33. Puis il partit à cheval en suivant une route sinistre et par des montagnes glacées ; il arriva dans une salle. Il lança le javelot, secoua le bouclier, fit courir les chevaux, tira le glaive, éveilla la guerre, ensanglanta les champs, fit perdre des batailles et conquit des pays.

34. Il posséda seul dix-huit domaines, distribua des terres, donna à tous des bijoux et des chevaux élancés, sema les bracelets d’or et morcela les anneaux.

35. Les hommes étincelants suivirent les chemins humides ; ils arrivèrent aux salles habitées par les Herses ; Erna la svelte, la blanche, la gaie, vint à leur rencontre.

36. Ils la demandèrent en mariage, l’emmenèrent et la donnèrent pour épouse au Jarl ; elle passa donc sous le lin. Erna et Jarl furent heureux ; ils furent