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LE POÈME DU CORBEAU D’ODIN.

longtemps. Thrain rêve des malheurs, et Dains redoute des infortunes encore cachées.

4. Les forces des nains deviennent languissantes, les mondes s’affaissent sur les enfants de Ginung. Souvent Allsvider répand sur eux la rosée d’en haut, et reprend ce qui ést tombé.

5. Jamais la terre ou le soleil ne s’arrêtent ; la ruse ne peut entraver le courant de l’air. La sagesse des hommes est cachée dans le puits limpide de Mimer. Me comprenez-vous ?

6. Descendue du frêne Yggdrasel.la déesse séjourne avec curiosité dans les vallées. Ces vallées donnent le nom d’Idun à la plus jeune des enfants d’Ivald de la race des Alfes.

7. La déesse s’affligeait de ne plus résider dans le frêne ; elle s’affligeait encore davantage de se trouver parmi les descendants de Nœrve, habituée qu’elle était à de plus belles demeures.

8. Les héros, ayant vu que Nanna éprouvait du chagrin dans les cours de la terre, lui donnèrent une forme de loup ; elle s’en laissa revêtir, changea d’humeur, de couleur, et badina avec ruse.

9. Vidrer[1] chargea la sentinelle de Bœfrœst de demander à la fille de l’or ce qu’elle savait sur tous les mondes. Brage et Lopter servirent de témoins.

10. Ils montèrent sur des loups dans la cour de Hejmer, et chantèrent l’évocation. Odin l’écouta de

  1. Odin. (Tr.)