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LES POÈMES D’ODIN

94. Ne blâmez jamais l’amour d’autrui ; les couleurs de la volupté plaisent souvent au sage, mais elles n’enchaînent pas l’insensé.

95. Que personne ne blâme ce défaut attribué à plusieurs. Le puissant amour transforme souvent, parmi les enfants des hommes, les sages en fous.

96. La pensée connaît seule ce qui peut nourrir le cœur ou l’esprit. La plus mauvaise de toutes les maladies pour le sage, c’est de ne se contenter de rien.

97. Je l’ai éprouvé lorsque j’étais assis dans les roseaux en attendant ma bien-aimée : cette bonne fille était ma vie, mon âme, et cependant je ne la possède plus.

98. J’ai trouvé la vierge de Billing, qui était blanche comme la neige, dormant dans son lit. J’aurais renoncé à toute la magnificence des princes pour vivre avec elle.

99. « Odin, si tu veux te fiancer avec une jeune fille, viens à la maison vers le soir. Tout serait perdu si d’autres que nous connaissaient ces relations. »

100. Je m’en retournai promptement, et me sentais plus heureux que je ne l’étais en réalité ; je croyais avoir obtenu son approbation et son amour.

101. Je vins ensuite, lorsque tous les hommes propres à porter les armes étaient déjà éveillés, les lumières éclatantes et le feu allumé : c’est ainsi qu’elle avait voulu recevoir ma visite.

102. Et le premier jour où je revins ensuite, tous