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LES POÈMES D’ODIN

lorsqu’elle aura été brûlée, le glaive qu’après l’avoir éprouvé, la vierge qu’après son mariage, la glace qu’après avoir passé dessus, la bière qu’après l’avoir bue.

83. Il faut un vent favorable pour abattre du bois et voguer sur la mer. Il faut de l’obscurité pour causer avec la jeune fille, car les yeux du jour sont nombreux. Sur le navire on doit chercher à avancer. Il faut se servir du bouclier pour se défendre, du glaive pour frapper : on embrasse la jeune fille.

84. Il faut boire la bière près du brasier, glisser sur la glace, acheter un cheval maigre et un glaive rouillé, nourrir le cheval à la maison et le chien à la campagne.

85. Ne te fie pas aux paroles des jeunes filles et à ce que disent les femmes, car leur cœur est monté sur des roues : la ruse a été déposée dans leur sein.

86. Un arc cassant, une flamme pétillante, un loup la gueule béante, une corneille qui crie, le porc qui grogne, l’arbre sans racines, la vague qui se gonfle, et la marmite qui bout ;

87. Le dard qui vole, le flot creusé, la glace d’une nuit, le serpent roulé sur lui-même, les paroles dites par la fiancée dans le lit nuptial, le glaive brisé, les gentillesses de l’ours et les fils du roi ;

88. Un veau malade, un esclave indépendant, la diseuse de bonne aventure qui parle à souhait, l’ennemi récemment battu sur le champ de bataille, un ciel clair,