et de plus très-bonne fille. Nous fûmes
bientôt d’accord, et pourtant je ne hâtais
pas le dénouement, tant j’avais peur de manquer
de courage : il arriva pourtant, ce fut
dans la plaine des Vertus, l’endroit était
bien choisi. Son cul, il faut le dire, était plus
beau que sa figure, et me redonna de la
vigueur ; mais il exhallait une odeur de poisson
pourri qui ne me donna pas une grande idée
de sa propreté, et en effet, elle ne l’était guère ;
je cherchai une occasion de m’en débarrasser,
car je n’osais pas la quitter brusquement, elle
était si bonne et si peu exigeante. L’occasion se
trouva et j’en profitai. Un soir elle vint à ma
boutique, m’embrassa, me fit mille agaceries et
finit par me dire qu’elle avait bien envie de
faire une façon, je lui dis que j’allais fermer
la boutique et que nous ferions ça sur le
comptoir. Ce que je fis, mais j’avais laissé un
quinquet allumé, et au moment que j’entrais
dans la caque à poisson, voilà ma bourgeoise qui
frappe à la porte et qui me dit de lui ouvrir
puisqu’elle m’a vu à travers les fentes des volets.
Comment faire ? je dis à Marceline de
prendre ses petits sabots à sa main, et de
monter par un escalier qui se trouve dans la
boutique, sur un carré où sont plusieurs portes
fermées et qu’on n’ouvre jamais, elle monte
et remet ses sabots au moment où j’ouvre à ma
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