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femmes-là, et enfin c’était, pour l’ayant fait, ne pas être tenté de le proposer à des femmes plus honnêtes ; au résumé je ne fus pas fâché de l’aventure, car il m’en resta le souvenir sans aucuns regrets, puisque ma santé, que je n’avais risqué que deux fois sur les six, ne fut pas du tout altérée. Excepté cette journée, où d’abord je fus presque violé, je ne fis aucune infidélité à ma maîtresse, avec laquelle je vivais, qui m’avait fait un garçon et qui continuait très-exactement à me donner un enfant tous les ans, mais dont la mort me débarrassait aussi très-assidument. J’arrivai ainsi à l’âge de vingt-cinq ans, époque à laquelle je fis connaissance de la femme d’un postillon, qui demeurait dans une maison garnie, aux Pagevins, vis-à-vis l’endroit où je travaillai. Ce fut par la fenêtre d’un côté à l’autre de la rue que nous commençâmes à nous faire des signes, ensuite nous échangeâmes quelques mots, mais nous étions gênés ; moi par la crainte de mon bourgeois, elle par celle des voisines. Cela dura à peu près huit jours et je remarquai que lorsqu’elle s’habillait elle ne fermait jamais sa croisée, ce qui faisait qu’en mettant son corset elle me laissait voir ses tétons, qui bien qu’elle eut trente-trois ans étaient encore très-bien, ses bras aussi étaient beaux, son corps était bien pris dans sa taille, ses cheveux d’un noir d’ébène, doux et fin comme de la soie, son