Nicolas, entrant. — Bonjour Alina ! Bonjour Piotr Semionovitch ! Ah ! Vassili Nicaronovitch ! Où est Maria ?
Alina. — Elle donne des ordres ; elle surveille la maison.
Nicolas. — Elle va bien ?
Alina. — Oui, oui. Eh bien, tu as terminé tes affaires ?
Nicolas. — Oui, je les ai terminées. Ah ! s’il reste encore un peu de thé, veux-tu m’en verser ? (Alina sonne.)
Nicolas, au pope. — Et alors ?
Le Pope. — Je vous ai rapporté le livre.
Nicolas. — Ah ! Vous l’avez lu ?
(Un domestique entre, salue. Nicolas lui serre la main. Alina lève les épaules.)
Alina, au domestique. — Remettez un peu de charbon dans le samovar s’il vous plait.
Nicolas. — Non, c’est inutile, Alina. Si je veux prendre du thé, je le boirai comme il est.
Stepa, entrant avec une raquette de tennis. — Luba n’est pas ici ?
Nicolas. — Bonjour.
Stepa. — Ah ! je ne t’avais pas vu, bonjour. (Il fait mine de s’en aller.)
Alina. — Eh bien ! Le tribunal a-t-il condamné ton paysan ? (Stepa s’arrête. Nicolas commence à se verser du thé et à manger sans répondre.) L’a-t-on condamné ?
Nicolas. — Oui, on l’a condamné. D’ailleurs il avait avoué. (Au pope.) Eh bien ! avez-vous été convaincu par Renan ?
Alina. — Et ce jugement t’a mécontenté, hein !
Nicolas. — Bien entendu. (Au pope.) La question essentielle c’est la base même de l’Église, n’est-ce pas ?
Alina. — Alors, vous lui aurez presque donné un démenti ? Vous lui aurez prouvé qu’il n’avait pas volé, malgré son aveu ?