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tantes constructions, entre autres )’église commencée par Fridégise[1].

Sous l’abbé Audacher (837-868), le monastère et la localité de Cormery furent ravagés par les Normands ; le désastre fut réparé et les édifices restaurés vers 856[2].

Au commencement du xe siècle, toutes ces vieilles constructions remaniées à différentes époques et restaurées à la hâte après les invasions normandes menaçaient ruine. L’abbé Robert Ier du nom (1026-1048) les réédifia en puisant ses inspirations architecturales dans la basilique de Saint-Martin de Tours qui venait d’être reconstruite par Hervé. Cormery lui doit très vraisemblablement la tour Saint-Paul constituant le plus important des restes romans dont nous allons faire l’étude et contenant surtout une curieuse salle voûtée en coupole, qui est visiblement la copie d’un modèle un peu plus ancien existant encore dans la tour dite de Charlemagne, ancien clocher qui terminait le croisillon septentrional de la basilique de Saint-Martin. La mort surprit cet abbé Robert en 1040 avant la fin des travaux.

Robert Il, son successeur, les termina et la dédicace en fut faite le 13 novembre io5& par Barthélémy de Faye, archevêque de Tours[3].

Dans le cours du xiie siècle, les moines remanièrent entièrement l’église de Notre-Dame-de-Fougeray affectée spécialement, comme nous l’avons déjà dit, à la population qui s’était groupée autour du monastère.

Cet intéressant monument qui sert encore d’église paroissiale à la localité actuelle, renferme lui aussi, avec d’autres éléments de même provenance, une coupole construite dans la seconde moitié du xiie siècle et représentant une évolution tangible des vieux spécimens bâtis dans la première moitié du xie siècle, dans la basilique de Saint-Martin et la tour de l’église abbatiale de Cormery.

Dans le cours des siècles suivants, l’abbaye de Cormery subit diverses vicissitudes, principalement en 1358 pendant les invasions anglaises et en i56a durant les guerres de religion. Enfin la Révolution française amena sa suppression.

  1. Raoul Monsnier, Hist. eccl. S. Mart., t. I, p. 113.
  2. Cart. de Cormery, charte n° XX.
  3. Ibid., charte n° XXXI.