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à-dire le chœur, l’abside et les absidioles, ont été ajoutées à la nef à une date postérieure, comme l’attestent également leurs caractères architectoniques. À notre avis, les murs de la nef remonteraient à la première moitié du xiie siècle ; les ouvertures de cette dernière auraient été remaniées ou agrandies à l’intérieur dans le cours de la seconde moitié du même siècle.

Examinons les différents éléments de cet ensemble.

Le plan du chevet est commun dans les églises de médiocre importance ; nous le retrouvons à l’extrême fin du xe siècle, à l’église de Louans (Indre-et-Loire), ancienne dépendance de l’abbaye de Cormery.

À part certaines parties, telles que le haut du clocher, les contreforts, la presque totalité de l’abside et le fond des absidioles, bâtis en grand appareil à joints étroits, l’ensemble du monument est construit extérieurement en moellons irréguliers reliés par un mortier d’excellente qualité, ayant acquis par l’action du temps la dureté de la pierre. Ce genre de maçonnerie fourni par une roche silico-calcaire, à éléments poreux et feuilletés très abondants dans cette région des bords de l’Indre, y a été, d’après nos observations personnelles, fréquemment et économiquement employé dans des constructions d’importance secondaire, mais à partir du xie siècle seulement, parallèlement avec le grand appareil. Avant l’an mille, comme l’attestent les restes de l’ancienne abbatiale de Cormery, quelques parties de l’église d’Esvres, le clocher de Reignac, etc., le petit appareil cubique à éléments régulièrement taillés et de tradition romaine s’y montre exclusivement. Tandis qu’après cette date nous rencontrons très souvent la construction en moellons comme à Notre-Dame-de-Fougeray, par exemple dans les spécimens suivants, voisins de Cormery : ancienne chapelle Saint-Blaise, prieuré du Grès, églises de Courçay, de Veigné, d’Esvres[1], etc., construites ou presque entièrement remaniées pendant les xie et xiie siècles. La maçonnerie était recouverte d’un enduit.

  1. L’église d’Esvres est très démonstrative à ce sujet la base de la façade, antérieure au xiie siècle, est construite en petit appareil de tradition romaine, tandis que le reste de cette façade et les autres parties de l’église remaniées vers la fin du xie siècle montrent l’appareil irrégulier analogue à celui de Notre-Dame-de-Fougeray de Cormery.