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prit l’inspiration et presque la copie dans la basilique de Saint-Martin de Tours (fig. 7). Un escalier en vis, construit comme le reste du monument, à gros joints qui, en Touraine, caractérisent si nettement les constructions du xie siècle, fait accéder à cette salle de forme carrée, de 7 m. 30 de côté et dont chacune des quatre faces est percée de deux belles ouvertures romanes. Ces ouvertures sont toutes plus ou moins aveuglées à l’heure actuelle, mais leurs éléments constitutifs ont été à peu près respectés. Les fenêtres des faces Nord et Ouest sont légèrement ébrasées. Elles présentent, à l’intérieur, un seul arc dont l’archivolte lisse et unie repose sur des colonnes avec chapiteaux. À l’extérieur, les mêmes ouvertures se composent de deux voussures superposées et légèrement surhaussées, dont l’inférieure, en retrait, s’appuie sur des pilastres, et la plus élevée, qui a son extrados décoré d’un cordon de damiers et son intrados d’un boudin, retombe sur les tailloirs de chapiteaux aujourd’hui disparus ainsi que leurs colonnettes (pl. XXXV en A).

La face Sud offre une disposition semblable pour l’une de ses ouvertures seulement, l’autre constituant une porte basse, unie, établissant la communication avec l’escalier. Les cintres des deux grandes arcades non ébrasées de la face située à l’Est, dont il a été déjà question dans l’analyse des vestiges antérieurs à l’an mille, reposent sur de simples pieds-droits (fig. 4). L’arcade de gauche est percée latéralement d’un couloir qui établissait une communication avec le premier étage d’une vaste construction de la fin du xiiie siècle contenant le réfectoire dont le pignon s’appuie sur la face Nord du clocher.

L’espace compris entre les deux baies existant sur chaque face de la salle est occupé par une grosse colonne demi-cylindrique adossée à un pilier rectangulaire. Les chapiteaux de ces quatre grosses colonnes supportent les retombées de deux puissants arcs en croix dont les cintres sont surhaussés. Ces arcs soutiennent la coupole qui recouvre cette salle. Quatre autres colonnes, mais cylindriques et de dimensions plus petites, cantonnent les angles de la salle et supportent les pendentifs rudimentaires de la coupole.

Les chapiteaux de toutes ces colonnes et colonnettes sont d’ordre corinthien, à part deux de ceux des colonnes d’angles représentant des animaux affrontés et à queue fourchue. Les tailloirs sont