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BIBLIOTHÈQUE DE LA PAIX

Cochinchine, au Mexique, à Saint-Domingue, la différence du climat, la fièvre jaune, le typhus, les fièvres paludéennes, les fatigues, d’une guerre d’escarmouches incessantes, les marches forcées continuelles, la résistance obstinée de l’ennemi au Mexique, en Cochinchine, l’insuffisance des transports, des secours hygiéniques, parfois des vivres. Nous laissons chacun se faire, d’après toutes ces circonstances désastreuses, une idée plus au moins exacte du nombre des victimes qu’ont enlevées ces déplorables expéditions.

Quant aux pertes financières, notre position est moins mauvaise pour en juger l’étendue, mais elle ne nous permet pas encore d’arriver à l’exactitude. Les dépenses de la plupart de ces expéditions ne sont pas encore liquidées. Le Corps législatif a voté seulement en 1867 le règlement des comptes de 1863. Les comptes de 1864, de 1865, de 1866 ne sont pas encore connus avec précision. Une autre difficulté de ces calculs, c’est que les dépenses pour les expéditions lointaines se trouvent dans les divers budgets sous des titres différents, parfois confondues avec des dépenses d’autre nature. Il règne sur tous ces points une très-grande confusion, et l’heure ne semble pas encore venue de la dissiper. Ces dépenses exceptionnelles finirent par devenir tellement habituelles, que des budgets extraordinaires elles passèrent dans les budgets ordinaires : c’est ce dont fait preuve l’exposé des motifs sur la loi