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LES GUERRES CONTEMPORAINES

payées par les duchés, et la part des duchés dans la dette de la monarchie avant la guerre ; nous arrivons ainsi à un chiffre approximatif de 180 millions de francs. 180 millions de francs et 3,500 hommes, c’est encore là une consommation terrible de capitaux et de vies humaines, quand il eût été si facile de laisser à l’industrie et au travail tout cèt argent et tous ces bras.

Nous arrivons à la grande guerre de 1866 : les données statistiques sur les pertes d’hommes ont déjà varié, du moins en ce qui concerne la Prusse. Un premier relevé, fait au mois de décembre 1866, s’est trouvé fort dépassé par les communications plus récentes du bureau de statistique de Berlin. Il est probable que ce n’est pas encore là le chiffre définitif, et que quand le docteur Lœffler aura fait, comme nous l’espérons, sur la campagne de Bohême, un travail analogue à celui qu’il vient de publier sur la campagne de Schleswig, on verra que l’étendue des pertes a été plus considérable. Le nombre des blessés pour l’armée prussienne est, d’après les premiers relevés, de 15,554 ; d’après les relevés plus récents, de 16,177. Les relevés primitifs n’indiquaient que 2,910 tués, les relevés rectificatifs fixent le nombre des morts, dans les 48 heures, à 2,931, et celui des morts qui succombèrent plus tard à leurs blessures, à 1,519, en tout 4,450. Les premiers relevés se taisaient sur les maladies, les relevés récents dénoncent 6,427 morts du typhus et de maladies