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BIBLIOTHÈQUE DE LA PAIX

liards 264 millions, qui est parfaitement établi et dont il n’y a rien à rabattre. Mais ce n’est pas encore là le chiffre total. Il faudrait y ajouter les dépenses des États, des comtés et des districts, en armements et en primes aux volontaires. Les primes étaient très-considérables : elles s’élevèrent à 2000 dollars, 10,700 fr., dont la moitié certainement était payée par les États, districts ou comtés. M. Vigo-Roussillon nous donne le montant des sommes dépensées pour la solde de l’armée depuis le 1er juillet 1866 : cette somme ne s’élève qu’à 5 milliards 145,000,195 fr. : ce ne serait que 1938 fr. par tête de volontaire : il faut certainement admettre que les États, districts ou comtés ont fourni une somme au moins équivalente, et alors les dépenses du Nord s’élèveraient à 23 milliards et demi. Quant aux dépenses du Sud, comment les évaluer ? Nous osons dire que tout ce qu’il y avait dans les États dissidents de capitaux roulants ou mobiliers fut presque entièrement absorbé par la guerre : quant à mettre un chiffre où tout calcul est impossible, nous n’aurons pas la présomption de le tenter.

Les pertes et les ruines indirectes, comment les évaluer même approximativement ? Nous ne parlons pas de ces immenses quantités de terres qui appartenaient aux plus riches parties de l’Union, à la Virginie, au Tennessée, au Missouri, continuellement traversées et ravagées pendant quatre ans par d’innombrables armées ; nous ne parlons pas de ces