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BIBLIOTHÈQUE DE LA PAIX

celles de France ou d’Angleterre. L’impôt du sel, fortement aggravé depuis 1850, fut surélevé par le décret du 7 mai. Les populations pauvres de l’Autriche payaient déjà, en moyenne, 33 millions de florins sur le sel, on voulait leur en faire payer 38, c’est-à-dire 85 millions de francs.

Les décrets du 7 mai, qui frappaient si rigoureusement la consommation, atteignaient aussi les transactions en surélevant le taux de tous les droits (Gebühren), timbre, enregistrement, greffe. L’augmentation variait de 15 à 40 pour 100 : et cela au moment où la stagnation des affaires, la dépréciation et les variations des signes monétaires rendaient déjà les transactions si difficiles et si périlleuses.

Un décret du 13 mai vint surélever également les impôts directs pour la durée, non-seulement de la guerre, mais « des circonstances extraordinaires amenées par les événements de la guerre. » L’impôt foncier, qui prélevait déjà de 12 à 16 pour 100 du rendement moyen des terres, fut augmenté d’un sixième ; il en fut de même pour l’impôt de loyer (zinsteuer). L’impôt sur les maisons dans les campagnes ou impôt de classes (classensteuer) fut augmenté de moitié. L’impôt industriel qui pèse sur les fabricants, commerçants, artistes, et l’impôt du revenu, furent haussés d’un cinquième. Quelles souffrances et quelles misères imposées aux popu-