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de roubles argent ; au mois de septembre ils ne s’élevaient plus qu’à 146 1/2 millions de roubles ; ils ne cessèrent de décroître pendant la guerre jusqu’à tomber aux environs de 100 millions de roubles. Il faut tenir compte aussi des dons volontaires. Le clergé, au commencement de 1854, offrait 80 millions de francs ; les autres contributions volontaires étaient portées par M. Léon Faucher à 100 millions de francs ; si nous supposons, ce qui est probable, que pendant le reste de la guerre, ces dons volontaires furent doublés, c’est-à-dire de 180 millions de francs (y compris l’offre du clergé), auxquels M. Léon Faucher les portait en 1854, montèrent pendant toute la durée de la guerre au chiffre de 360 millions, nous arrivons à un total de 3 milliards 183 millions. Il faut tenir compte encore des augmentations d’impôts qui furent importantes (c’est ainsi que par un ukase du 1er décembre 1854, l’impôt du sel fut élevé de 28 kopecks à 44, toutes les autres taxes indirectes eurent le même sort). Il ne faut pas perdre de vue les contributions en nature qui, dans un pays primitif comme la Russie, doivent être très-considérables. Il faut se rappeler que les réquisitions jouèrent un grand rôle dans cet empire immense, parcouru de tous côtés par des milliers d’hommes, qui se rendaient en Crimée des provinces les plus éloignées. Les seules réquisitions faites par les Russes en Valachie ont été estimées par M. Ubicini, à 50 millions de