Page:Leroy-Beaulieu, Les citations de M. Jaurès, 1897.djvu/13

Cette page a été validée par deux contributeurs.

On jugera, sans doute, que cette thèse est loin de témoigner d’une prévention contre le fermage et d’une hostilité contre les fermiers.

Enfin, voici une conclusion qui n’est pas moins nette : « Quant à la disparition du fermage, elle n’est nullement désirable. Elle romprait tout lien avec la terre d’une partie des classes les plus intelligentes de la nation, de celles qui ont ou peuvent avoir l’esprit le plus ouvert au progrès et aux connaissances scientifiques[1]. »

M. Jaurès a affirmé à la tribune du Palais-Bourbon que je proclamais la nécessité de la disparition des petits propriétaires et des fermiers. Il ne peut indiquer de quel écrit est tirée sa prétendue citation textuelle.

Voilà ma réponse : les passages les plus caractéristiques de mon plus récent ouvrage, de celui qui est le plus méthodique et le plus systématique, passages qui tous sont en italiques dans mon Traité d’Économie politique.

Maintenant, si M. Jaurès tient à faire figurer, comme il l’a dit à la tribune, mon nom et ma pensée dans son Bréviaire du Socialisme, je lui octroie bien volontiers l’autorisation de reproduire les aphorismes qui figurent dans le présent article et qui n’ont pas été faits pour la circonstance[2].


Paul Leroy-Beaulieu.
  1. Id., page 29.
  2. Pendant que ces pages étaient sous presse, M. Jaurès s’est décidé, après des semaines de silence, à confesser qu’il avait pris « pour un extrait textuel de M. P. Leroy-Beaulieu, ce qui n’était qu’une analyse sommaire et conséquemment un peu forcée ». (Petite République du 31 juillet 1897). — « Conséquemment un peu forcée » est un assez joli euphémisme ; en bon français, cela veut dire que sa prétendue citation textuelle, celle qui devait être insérée dans le Bréviaire du socialisme, était fausse.