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dérer qu’il y a plus d’un million et demi d’industriels et de commerçants de tout ordre en France, non compris les ouvriers à façon.

Le petit commerce, la petite industrie même, tiennent encore dans la production et dans les échanges une place énorme. On s’en rend compte en soumettant à une analyse les statistiques de l’impôt des patentes. Les personnes soumises à cette contribution sont classées en quatre tableaux qui portent pour désignation les quatre premières lettres de l’alphabet. Le tableau A comprend le moyen et le petit commerce ; il ne comptait pas moins, en 1872, de 1,302,000 contribuables payant en principal 51 millions de francs : le tableau B se compose principalement des grands commerçants, des commissionnaires, des banquiers, au nombre de 16,710 seulement, pour une somme d’imposition de moins de 6 millions en principal. Au tableau sont inscrits les fabricants et les industriels, au nombre de 222,000, payant 15 millions d’impôts. Enfin le tableau D contient certaines professions que l’on a cru devoir soustraire aux tarifs généraux des trois premiers tableaux ; il s’y trouve 80,000 contribuables acquittant 2 millions d’impôts en principal.

Le tableau A, celui du moyen et du petit commerce, mérite spécialement d’attirer l’attention : il se subdivise en huit classes d’après l’ordre décroissant d’importance des contribuables : ces huit classes, les voici avec le nombre de patentés que comprenait chacune d’elles en 1872 et le chiffre d’impôt qu’elle acquittait :


Nombre de patentables. Montant de l’impôt en principal.
1re classe 43,081 7,601,114
2ecla 14,640 2,439,980
3ecla 55,618 5,783,457
4ecla 203,273 11,315,811
5ecla 242,123 8,801,740
6ecla 469,007 11,257,414
7ecla 202,835 2,978,363
8ecla 71,562 641,137[illisible]


1,302,139 50,816,016