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MYSTÈRE DE LA CHAMBRE JAUNE

peine deux secondes avant nous et la rencontre que j’avais décidée, le choc fatal qui devait inévitablement se produire, eut lieu ! Nous nous heurtâmes tous à ce carrefour : M. Stangerson et moi venant d’un bout de la galerie droite, le père Jacques venant de l’autre bout de cette même galerie et Frédéric Larsan venant de la galerie tournante. Nous nous heurtâmes jusqu’à tomber…

« Mais l’homme n’était pas là ! »

Nous nous regardions avec des yeux stupides, des yeux d’épouvante, devant cet « irréel » : l’homme n’était pas là !

«  Où est-il ? Où est-il ? Où est-il ?… » Tout notre être demandait : « Où est-il ? »

« Il est impossible qu’il se soit enfui ! m’écriai-je dans une colère plus grande que mon épouvante !

– Je le touchais, s’exclama Frédéric Larsan.

– Il était là, j’ai senti son souffle dans la figure ! faisait le père Jacques.

– Nous le touchions ! » répétâmes-nous, M. Stangerson et moi…

« Où est-il ? Où est-il ? Où est-il ?… »

Nous courûmes comme des fous dans les deux galeries ; nous visitâmes portes et fenêtres ; elles étaient hermétiquement closes… On n’avait pas pu les ouvrir, puisque nous les trouvions fermées… Et puis, est-ce que cette ouverture d’une porte ou d’une fenêtre par cet homme, ainsi traqué, sans que nous ayons pu apercevoir son geste, n’eût pas