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MYSTÈRE DE LA CHAMBRE JAUNE

galerie droite, à angle droit, « la galerie tournante ». C’est au carrefour de ces deux galeries que se trouvait la chambre de Rouletabille, touchant à celle de Frédéric Larsan. Les portes de ces deux chambres donnaient sur la galerie tournante, tandis que les portes de l’appartement de Mlle  Stangerson donnaient sur la galerie droite (Voir le plan).

Rouletabille poussa la porte de sa chambre, me fit entrer et referma la porte sur nous, poussant le verrou. Je n’avais pas encore eu le temps de jeter un coup d’œil sur son installation qu’il poussait un cri de surprise en me montrant, sur un guéridon, un binocle.

« Qu’est-ce que c’est que cela ? se demandait-il ; qu’est-ce que ce binocle est venu faire sur mon guéridon ? »

J’aurais été bien en peine de lui répondre.

« À moins que, fit-il, à moins que… à moins que ce binocle ne soit « ce que je cherche »… et que… et que… et que ce soit un binocle de presbyte !… »

Il se jetait littéralement sur le binocle ; ses doigts caressaient la convexité des verres… et alors il me regarda d’une façon effrayante.

« Oh !… oh ! »

Et il répétait : « Oh !… oh ! » comme si sa pensée l’avait tout à coup rendu fou…

Il se leva, me mit la main sur l’épaule, ricana comme un insensé et me dit :

« Ce binocle me rendra fou ! car la chose est