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LE PRESBYTÈRE N’A RIEN PERDU…

posées, à titre de simple renseignement, par le juge d’instruction, nie qu’il soit allé au bureau de poste ; et moi, je crois M. Robert Darzac, car, en admettant même que la lettre ait été écrite par lui – ce que je ne pense pas – il savait que Mlle  Stangerson l’avait retirée, puisqu’il la lui avait vue, cette lettre, entre les mains, dans les jardins de l’Élysée. Ce n’est donc pas lui qui s’est présenté, le lendemain 24, au bureau 40, pour demander une lettre qu’il savait n’être plus là. Pour moi, c’est quelqu’un qui lui ressemblait étrangement, et c’est bien le voleur du réticule qui dans cette lettre devait demander quelque chose à la propriétaire du réticule, à Mlle  Stangerson, – « quelque chose qu’il ne vit pas venir ». Il dut en être stupéfait, et fut amené à se demander si la lettre qu’il avait expédiée avec cette inscription sur l’enveloppe : M. A. T. H. S. N. avait été retirée. D’où sa démarche au bureau de poste et l’insistance avec laquelle il réclame la lettre. Puis il s’en va, furieux. La lettre a été retirée, et pourtant ce qu’il demandait ne lui a pas été accordé ! Que demandait-il ? Nul ne le sait que Mlle  Stangerson. Toujours est-il que, le lendemain, on apprenait que Mlle  Stangerson avait été quasi assassinée dans la nuit, et que je découvrais, le surlendemain, moi, que le professeur avait été volé du même coup, grâce à cette clef, objet de la lettre poste restante. Ainsi, il semble bien que l’homme qui est venu au bureau de poste doive être l’assassin ; et tout ce raisonnement, des plus logiques en somme, sur les