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OÙ FRÉDÉRIC LARSAN EXPLIQUE…

M. Stangerson qui avait la garde ordinaire de cette clef ?

– Ma fille, répondit M. Stangerson. Et cette clef ne la quittait jamais.

– Ah ! mais voilà qui change l’aspect des choses et qui ne correspond plus avec la conception de M. Rouletabille, s’écria M. de Marquet. Si cette clef ne quittait jamais Mlle  Stangerson, l’assassin aurait donc attendu Mlle  Stangerson cette nuit-là, dans sa chambre, pour lui voler cette clef, et le vol n’aurait eu lieu qu’« après l’assassinat ! » Mais, après l’assassinat, il y avait quatre personnes dans le laboratoire !… Décidément, je n’y comprends plus rien !… »

Et M. de Marquet répéta, avec une rage désespérée, qui devait être pour lui le comble de l’ivresse, car je ne sais si j’ai déjà dit qu’il n’était jamais aussi heureux que lorsqu’il ne comprenait pas :

« … plus rien !

– Le vol, répliqua le reporter, ne peut avoir eu lieu qu’« avant l’assassinat ». C’est indubitable pour la raison que vous croyez « et pour d’autres raisons que je crois. Et, quand l’assassin a pénétré dans le pavillon, il était déjà en possession de la clef à tête de cuivre ».

– Ça n’est pas possible ! fit doucement M. Stangerson.

– C’est si bien possible, monsieur, qu’en voici la preuve. »