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OÙ FRÉDÉRIC LARSAN EXPLIQUE…

rapides qu’elle et nous nous sommes trouvés immédiatement derrière cette porte qui nous séparait du drame. »

Je me levai et allai à la porte que j’examinai à nouveau avec le plus grand soin. Puis je me relevai et fis un geste de découragement.

« Imaginez, dis-je, que le panneau inférieur de cette porte ait pu être ouvert « sans que la porte ait été dans la nécessité de s’ouvrir », et le problème serait résolu ! Mais, malheureusement, cette dernière hypothèse est inadmissible, après l’examen de la porte. C’est une solide et épaisse porte de chêne constituée de telle sorte qu’elle forme un bloc inséparable… C’est très visible, malgré les dégâts qui ont été causés par ceux qui l’ont enfoncée…

– Oh ! fit le père Jacques… c’est une vieille et solide porte du château qu’on a transportée ici… une porte comme on n’en fait plus maintenant. Il nous a fallu cette barre de fer pour en avoir raison, à quatre… car la concierge s’y était mise aussi, comme une brave femme qu’elle est, m’sieur l’juge ! C’est tout de même malheureux de les voir en prison, à c’t’heure ! »

Le père Jacques n’eut pas plutôt prononcé cette phrase de pitié et de protestation que les pleurs et les jérémiades des deux concierges recommencèrent. Je n’ai jamais vu de prévenus aussi larmoyants. J’en étais profondément dégoûté[1].

  1. Textuel.