Page:Leroux - Le mystère de la chambre jaune, 1932, Partie 1.djvu/101

Cette page a été validée par deux contributeurs.
99
LE JUGE D’INSTRUCTION INTERROGE…

Mlle  Stangerson. – Oui, monsieur.

D. – Et vous n’avez plus quitté le laboratoire depuis cette heure-là jusqu’au moment où vous êtes entrée dans votre chambre ?

M. Stangerson. – Ni ma fille, ni moi, monsieur. Nous avions un travail tellement pressé que nous ne perdions pas une minute. C’est à ce point que nous négligions toute autre chose.

D. – Vous avez dîné dans le laboratoire ?

R. – Oui, pour la même raison.

D. – Avez-vous coutume de dîner dans le laboratoire ?

R. – Nous y dînons rarement.

D. – L’assassin ne pouvait pas savoir que vous dîneriez, ce soir-là, dans le laboratoire ?

M. Stangerson. – Je ne pense pas… C’est dans le temps que nous revenions, vers six heures, au pavillon, que je pris cette résolution de dîner dans le laboratoire, ma fille et moi. À ce moment, nous fûmes abordé par mon garde qui me retint un instant pour me demander de l’accompagner dans une tournée urgente du côté des bois dont j’avais décidé la coupe. Je ne le pouvais point et remis au lendemain cette besogne, et je priai alors le garde, puisqu’il passait par le château, d’avertir le maître d’hôtel que nous dînerions dans le laboratoire. Le garde me quitta, allant faire ma commission, et je rejoignis ma fille à laquelle j’avais remis la clef du pavillon et qui l’avait laissée sur la porte à l’extérieur. Ma fille était déjà au travail.