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effort pour puiser de plus en plus à cette lumière ; tournons-nous vers elle, et conduisons-nous par elle ; non pas seulement en l’espérant d’une façon mystique, et comme à travers un rêve, mais en hommes qui la sentent et qui la possèdent déjà à un certain degré dans leur vie présente. Le ciel absolu, le ciel éternel et infini, le ciel invisible, comme l’appelle Socrate, le souverain ciel en un mot, ou Dieu, devient donc le guide de notre vie présente ; et il nous apparaît en même temps comme le lien entre notre vie présente et notre vie future. Car, désirant plus d’infini dans la vie future, nous comprenons comment nous pourrons y parvenir, étant déjà, tout finis que nous sommes, participants de l’infini dans la vie actuelle. En Dieu nous sentons par avance notre vie future ; car l’objet de notre vie future est déjà l’objet de notre vie présente. De même que Dieu, qui est cet objet, intervient dans notre existence à tous les moments, et de même qu’il interviendra dans le passage qui par la mort nous conduira à une vie nouvelle ; de même aussi c’est par lui et en lui que nous conquérons dès à présent, par nos pensées, nos sentiments, nos actes, le gage et l’assurance de l’existence qui suivra notre vie présente. Le souverain ciel nous apparaît donc ce qu’il est réellement, le soutien permanent de la vie