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nous, ne devaient nous donner ce après quoi l’homme aspire, le bonheur en Dieu, c’est-à-dire le bien, le beau, le juste. De là le rejet de la vie et de la nature par le christianisme. De là son Dieu terrible. De là son paradis et son enfer également chimériques, placés qu’ils sont en dehors de la vie. De là son dogme de la fin prochaine du monde. De là aussi sa division du temporel et du spirituel. De là l’église et l’état. De là les affaires humaines abandonnées aux laïcs, les affaires célestes confiées au clergé. De là le pape et César. D’ailleurs les temps n’étaient pas arrivés. Le christianisme avait une œuvre intermédiaire à faire. Il fallait, par une communion mystique, préparer les hommes à une plus parfaite et plus réelle communion. Le christianisme, trouvant les hommes si bruts, si divisés, si ennemis les uns des autres, qu’il n’y avait pas moyen de leur faire sentir Dieu dans une communion véritable, s’est contenté de faire descendre Dieu, ainsi séparé de ces hommes et hors de leur cœur, dans un pain sanctifié, qu’il divisait ensuite entre eux, et avec lequel ils se nourrissaient de Dieu.

chapitre v. le précepte du christianisme était contradictoire, et n’était pas organisable.