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je conviens que l’évangile, si on le prend avec une grande simplicité de cœur, et sans lui demander une solution philosophique, était plus vrai et plus avancé sur ce point de la charité, que ne le fut ensuite la théologie chrétienne. Mais l’évangile n’ayant ni résolu ni même touché le nœud fondamental de la question, la théologie a dû arriver nécessairement où elle est arrivée. Jésus dit : "aimez Dieu ; " puis il dit : "aimez votre prochain ; " enfin, il ajoute, par forme de comparaison et d’explication : "comme vous-même." il n’exclut donc pas absolument l’amour de nous-même. Seulement, il veut y joindre l’amour de Dieu et l’amour du prochain. Mais joindre ainsi trois termes par addition et agglomération n’est pas les fondre et les unir. Aussi la théologie chrétienne a-t-elle erré. aimez-vous vous-même a laissé subsister le monde