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Cherchons, en effet, la cause du mal. Le droit de l’homme, conforme à l’essence et au besoin de sa nature, est, comme nous l’avons vu, le droit de communier avec tous ses semblables et avec tout l’univers. La famille, la patrie, la propriété, n’existent même qu’en vertu de ce droit. Donc, si, au lieu de tendre à l’extension de la communion générale des hommes entre eux et avec l’univers, elles tendent à la négation ou à la restriction du droit même qui les fonde, il en résulte nécessairement un mal ; ou plutôt de là résultent tous les maux. Oui, c’est ainsi que le despotisme s’étant introduit dans la famille, dans la patrie, dans la propriété, le mal a corrompu toute chose. Prenez tous les genres de despotisme qui résultent de la famille, de la patrie, de la propriété ; vous n’en trouverez pas un seul qui ne vienne originairement de ce que le principe de la communion générale des hommes entre eux et avec l’univers a été blessé dans l’institution de la famille, de la patrie, de la propriété. Donc, pour employer la langue théologique, c’est vraiment là le péché originel. Quelle multitude de maux résultent de la famille ! Mais voyez si tous ces maux ne viennent pas de ce que la famille s’est isolée, s’est murée, s’est fermée, s’est faite caste. Quelle multitude de