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politique, ils jetaient un pont, au moyen de cet axiome, qui résumait toute leur connaissance philosophique de l’homme, à part de la psychologie. Par là, en effet, ils reconnaissaient clairement le lien nécessaire qui unit l’homme individu à la société. Nous autres modernes, après tant de siècles écoulés, n’avons-nous rien à ajouter à cette définition philosophique que les anciens donnaient de l’homme ? N’avons-nous rien de plus à dire ? Oh ! Si vraiment. Nous pouvons énoncer aujourd’hui avec certitude une grande vérité, que les anciens n’ont pas connue : l’homme est perfectible, la société humaine est perfectible, le genre humain est perfectible. c’est encore là un résumé substantiel de tous les travaux des philosophes depuis deux siècles. Et cette fois c’est la France surtout que nous devons glorifier pour cette découverte. Le propre de la France, en effet, pendant ces deux derniers siècles, a été de prendre d’abord l’initiative en psychologie par Descartes, puis d’abandonner la carrière qu’elle avait ouverte, et de la laisser à d’autres peuples, mais non pour rester elle-même oisive. Après Descartes, en effet, et ses deux commentateurs en France, Malebranche et Arnauld, la France n’a plus produit de métaphysiciens. Le mouvement en ce genre passa à