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dans toute recherche sur la morale et sur la politique. J’ose dire que, grâce aux travaux bien compris de tous les penseurs qui ont étudié l’esprit humain depuis trois siècles, nous avons une lumière qu’ils n’ont pas eue, et qu’ils cherchaient. éclairés par cette lumière, nous pouvons aborder le terrain de la véritable vie de l’homme, la morale, la politique, la société. L’homme des psychologues, en effet, n’est qu’une abstraction, laquelle est bonne à faire pour l’étude, mais est impossible à réaliser. Ce qui est réellement, ce qui vit, ce qui existe, c’est l’homme en société avec l’homme. Néanmoins une véritable connaissance de l’homme considéré abstractivement est si nécessaire, que, faute de cette connaissance, on ne peut que s’égarer dans toute science ayant pour objet l’homme vivant, l’homme social. C’est pour cela que tant de grands génies se sont trompés dans leurs considérations sur la morale et sur la politique. Quel plus grand génie dans l’antiquité que Platon ! J’ajouterai qu’il avait une certaine connaissance de la vraie formule psychologique de l’homme ; tous ses écrits en font foi. Mais bien qu’il connût cette formule, ainsi que l’avaient connue avant lui les pythagoriciens ses maîtres, il en a fait, même en philosophie, un usage erroné, en