quitter tout de suite. Il y a si longtemps que nous ne nous sommes vus !
— Il le faut, Maxime, fut sa réponse.
— Mon Dieu ! Mon Dieu ! mais pourquoi tant se hâter ? Je voudrais vous dire tant de choses, et tant vous en demander ? Mais êtes-vous en congé ? que faisiez-vous ?
— Je m’ennuyais ! dit Petchorin en souriant.
— Mais ne vous souvenez-vous plus de notre séjour dans la forteresse ? votre passion pour la chasse ! Vous étiez un intrépide chasseur ! et Béla ?
Petchorin pâlit légèrement et se retourna.
— Oui je m’en souviens, dit-il en bâillant presque malgré lui.
Maxime se mit alors à le prier de rester encore deux heures avec nous.
— Nous dînerons parfaitement, dit-il ; j’ai deux faisans et le vin de Kaketinski est excellent ici, ce n’est pas le même qu’en Géorgie, et c’est le meilleur crû. Nous causerons ; et vous me raconterez votre existence à Pétersbourg, n’est-ce pas ?
— Vraiment je n’ai rien à raconter, mon cher Maxime… Adieu ! Il faut que je me hâte !… je