étaient surtout mises à contribution. Charlotte, pour marcher sur les traces de Geneviève, s’était glissée un jour dans le grenier à foin, où elle s’était si bien ensevelie dans le fourrage parfumé qu’elle avait presque failli étouffer. Mais à Geneviève revenait la palme pour les cachettes biscornues, sacs de pommes de terre, tonneaux vides, grands baquets à faire la lessive, tout lui était bon, pourvu qu’elle réussît à intriguer ses compagnes pendant des demi-heures.
Un après-midi donc, Valentine, en veine d’être aimable, avait accepté d’être de la partie. Mettant de côté ses petites terreurs ordinaires, elle s’était promis de chercher aussi une cachette merveilleuse. Laissant ses cousines « au but » où elles bavardaient comme une nuée d’oiseaux babillards pour tromper les longueurs de l’attente, elle se dirigea vers les granges et les étables. Où se cacher ? Elle jeta en passant un coup d’œil circulaire sur l’écurie. Non. Ces stalles vides à côté des boxes occupées par les quatre ou cinq chevaux de l’oncle, ne la tentaient point. L’odeur des étables pas davantage. Elle n’appréciait pas les coups de pieds des chevaux ou des vaches, d’ailleurs la veille encore, n’avait-on pas trouvé Geneviève nichée dans le râtelier des chevaux où elle avait grimpé Dieu sait comme, et s’était si bien couverte de foin qu’on était entré vingt fois dans l’écurie sans l’apercevoir. La grange ? mais c’était le premier endroit où on la chercherait.
Où aller ? se demandait Valentine. Ah ! la remise !… Là, plusieurs voitures vides dans lesquelles on serait très bien, soit sous la banquette de la calèche, soit sous le grand tablier du cabriolet. Oui, mais Marie-Antoinette y avait déjà pensé… Oh !… une idée. Cette grande armoire à doubles battants, si vaste qu’on eût dit un petit office, serait une cachette incom-