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L’ONCLE BARBE-BLEUE

— Ma foi, je serais bien en peine de le dire. Ce que je sais, c’est qu’il n’en reste guère dans ma bourse. Et moi qui croyais que je n’en verrais jamais la fin. Je voulais rapporter quelque chose à papa, la première fois que nous irions à Uriage, et maintenant il n’y a plus moyen. Qu’est-ce que j’ai donc acheté ?

— Il est des gens qui marquent leurs dépenses, de manière à savoir justement où ils en sont, dit l’Oncle. Mlle Favières fera pas mal de t’apprendre à tenir tes comptes.

— Moi, j’ai tenu les miens, s’écria Charlotte, en sortant de sa poche un agenda sur lequel se trouvaient inscrits tous les menus objets de toilette qu’elle avait dû remplacer faute d’un peu d’ordre en temps opportun.

— Oh ! là ! là ! que de sucreries ! s’écria Geneviève, qui avait jeté un regard par dessus l’épaule de son oncle.

Pastilles de chocolat 
6 fr. 50
Sucres d’orge 
2 »
Nougatines 
2 »
Boules de gomme 
1 »
Réglisse 
1 20
Fruits confits 
5 »
Dragées 
2 »
Pain d’épices 
1 75
Caramels 
3 »

— Et encore des chocolats, et des sucres d’orge, et des berlingots, etc., etc… continua Geneviève au milieu d’un rire général. Tu n’as pas été malade de croquer toute cette cargaison de bonbons ?

— Pas du tout.

— Je n’ignorais pas que Charlotte faisait des stations pro-