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Parfois, ils viennent près de moi,
Du fond des nuits et des grands bois,
Sombres, terribles et doux,
Et se mettent à mes genoux ;
Et je caresse leurs fauves têtes.
Ils viennent du fond des bêtes,
Et des plantes,
Du fond des fleurs ;
Sur eux je chante.
Ils ne savent rien dire, ni rire encore,
Mais parfois ils pleurent.
Pour eux je suis toutes choses,
Les premières roses et le premier soleil.
Ils sont lassés infiniment
Vers moi ils ont marché longtemps.

Et je les nomme
D’un nom mystérieux, et si lointain : les hommes.