que je ne connais Louise d’Aulnay que depuis peu de temps, ou de donner à entendre, comme l’a fait ce matin un camarade que je me propose de ne plus regarder, que si j’avais retardé une autre semaine j’aurais probablement changé d’idée comme je l’ai fait si souvent. Allons, au revoir ! Ne manques pas d’être prêt de bonne heure le matin de l’heureux jour.
Ce fut avec des sentiments bien divers qu’Armand endossa l’habit irréprochable avec lequel il devait assister à cette fête nuptiale ; puis il tressaillit à l’idée de se rencontrer prochainement avec la seule femme qui avait été, il le savait maintenant, et qui était encore son unique amour, la femme dont le généreux courage l’avait sauvé lui-même de la ruine et qui lui avait tendu une main secourable lorsque tout le monde, à une exception, l’avait abandonné.
Les d’Aulnay étaient une des premières et des plus riches familles de Québec, en sorte que tout fut fait avec éclat et splendeur. La fiancée paraissait comme un perce-neige et son aristocratique fille d’honneur comme une magnifique fleur de lys, grande, blanche, superbe et noble.
Pendant la cérémonie les yeux d’Armand la suivirent avec un singulier renouvellement du culte de son enfance et avec l’ardente admiration qu’elle lui avait inspirée pendant leur première entrevue à la fête d’été chez M. de Courval ; mais à la fin de la cérémonie, lorsque leurs regards se rencontrèrent