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réciproquement une idée raisonnable de leurs goûts et de leurs sympathies.

— Allons, s’écria Belfond, pas de persiflages, Armand ! Si un autre que toi m’eût dit cela, au lieu de l’inviter à mes noces, je l’aurais culbuté d’un coup. La petite Louise et moi nous n’en serons que plus heureux, après notre mariage, d’avoir pour occupation d’étudier les qualités de l’un et de l’autre, car, tout naturellement, nous essaierons de rester aveugles sur nos défauts.

— Louise ! dit Armand tout dérouté.

— Oui, Louise d’Aulnay ; mais tu n’as pas besoin d’ouvrir de si grands yeux, tu ne la connais pas : elle n’est sortie du couvent que l’été dernier.

— Ah ! reprit Armand se sentant soulagé d’un poids immense, je pensais que c’était mademoiselle de Beauvoir.

— Non, il n’y a pas de danger ! Je t’ai dit, il y a déjà des années, qu’elle n’était pas de mon goût et que, probablement, je n’étais pas du sien, et en vérité d’aucune autre ; mais qu’importe ? elle a refusé des partis, à droite et à gauche, et quelques-uns meilleurs que ceux auxquels elle aurait droit de s’attendre ; mais une chose pour laquelle je la respecterai et la révérerai, toujours, c’est parce qu’elle a directement rejeté ce suffisant freluquet de de Montenay. Je suppose que sa vocation, comme ma petite Louise appellerait cela, est de rester vieille fille. Peut-être que la circonstance qu’elle vient ici pour servir de fille d’honneur à Louise a donné naissance