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village remit à Armand une lettre que madame Ratelle avait ordonné de lui donner lorsqu’elle serait morte, et il ajouta qu’il était prêt à lui lire le testament de la défunte.

Portant la date du matin qui avait précédé l’arrivée d’Armand, la lettre renfermait une écriture tremblante, presqu’illisible, mais témoignait d’une tendre affection, de sympathie pour ses infortunes, et l’engageait à puiser des consolations à la source où elle en avait trouvé elle-même de si abondantes, l’espoir d’une vie future. Elle déclarait qu’à l’exception de quelques legs charitables et d’un présent à Paul, elle faisait d’Armand son légataire universel ; mais prévoyant l’extravagance de Délima et sa propre imprudence dans les affaires d’argent, — ce qui était amplement prouvé par la prodigalité avec laquelle avait été dépensée la forte somme qu’elle leur avait donnée, — et craignant que, si l’héritage était mis à leur disposition sans conditions restrictives il serait promptement dépensé, les laissant encore une fois la proie de la pauvreté, elle manifestait le désir qu’Armand ne reçût que l’intérêt annuel de l’argent qui lui était légué pendant l’espace de sept ans, après lequel il entrerait dans la jouissance complète de son héritage sans être entravé par aucune autre condition.

Lorsque, de retour chez lui, notre héros eût raconté à sa femme les détails de la mort de madame Ratelle et les dispositions du testament, Délima eut peine à cacher son désappointement.